- BANQUE ASIATIQUE DE DÉVELOPPEMENT
- BANQUE ASIATIQUE DE DÉVELOPPEMENTBANQUE ASIATIQUE DE DÉVELOPPEMENT (B.A.D.)La Banque asiatique de développement (B.A.D.) figure au nombre des organismes multilatéraux de financement, dits régionaux, aux côtés de la Banque africaine de développement (B.Af.D.), de la Banque interaméricaine de développement (B.I.D.) et, dans un registre un peu différent, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.). Sa vocation est de promouvoir le développement économique et social dans sa zone d’action: l’Asie et le Pacifique, avec un effort plus particulier en faveur des pays les plus pauvres. Le poids démographique de l’aire d’activité de la B.A.D. fait de celle-ci la plus grande institution régionale de crédit au monde.C’est en décembre 1966 que la B.A.D. a commencé à fonctionner, sur une idée de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie et le Pacifique (C.E.S.A.P.), alors connue sous le nom de Commission économique des Nations unies pour l’Asie et l’Extrême-Orient (C.E.A.E.O.). Le but essentiel de la B.A.D., dont le siège est à Manille (Philippines), est de favoriser la croissance et la coopération économiques en Asie et en Extrême-Orient, y compris dans le Pacifique Sud. Elle a pour adhérents les gouvernements des pays membres, représentés le plus souvent par les ministres des Finances respectifs. Elle comptait, en 1994, cinquante-sept membres, dont seize non régionaux appartenant à l’ensemble Europe-Amérique du Nord. La France est membre depuis 1970. La charte de la Banque précise que les parts de capital détenues par les pays membres de la région ne peuvent être inférieures à 60 p. 100 du capital souscrit. De même, le président doit être un ressortissant de l’un des pays membres de la région. La plupart des membres régionaux sont des pays en développement, à l’exception du Japon, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, ainsi que des «dragons». Leurs rangs ont été grossis, dans les années 1990, par l’arrivée de nouveaux États d’Asie issus de l’éclatement de l’U.R.S.S. La Chine populaire est, depuis 1985, membre de la B.A.D., où elle côtoie Taiwan.La B.A.D. est la mieux gérée des banques de développement: ses coûts administratifs sont de moitié inférieurs à ceux de la Banque mondiale par dollar engagé. La coopération entre la Banque et les organismes des Nations unies est étroite en ce qui concerne les opérations de développement dans la région. Ainsi les consultations avec la Banque mondiale sont-elles fréquentes et régulières comme les visites et les échanges d’information concernant aussi bien les pratiques opérationnelles que l’état de projets donnés et le développement économique des pays. Les ressources financières de la B.A.D. se composent, d’une part, de ressources ordinaires en capital, comprenant le capital social, les emprunts et les réserves et, d’autre part, des fonds spéciaux alimentés par les contributions des pays membres, par la partie du capital réservée aux prêts à des conditions de faveur et par le revenu net accumulé.La Banque administre deux fonds spéciaux, le Fonds asiatique de développement et le Fonds spécial d’assistance technique. Le premier est utilisé pour des prêts à des conditions de faveur, au bénéfice des petits pays emprunteurs pour des projets d’infrastructures; le second pour financer l’assistance technique consentie aux pays en développement.En une trentaine d’années d’activité, la B.A.D. a prêté environ 50 milliards de dollars. Les opérations assurent principalement le financement de projets déterminés, qu’ils fassent partie de programmes de développement nationaux, sous-régionaux ou régionaux, intéressant les secteurs agricole et agroalimentaire, l’industrie et les minéraux non combustibles, les transports, l’adduction d’eau, la santé entre autres. La Banque peut prêter directement ou participer à des prêts directs aux gouvernements des pays en développement, à leurs institutions et collectivités publiques de même qu’à des entreprises privées. Bien entendu, le cofinancement constitue pour la B.A.D. un moyen important de mobiliser, pour la région, des apports accrus de fonds destinés au développement. La B.A.D. est depuis longtemps engagée dans des cofinancements avec des organes multilatéraux du type Banque mondiale, agence de l’O.N.U. ou, sous forme de crédits export et de crédits financiers, montés avec des banques commerciales.Les activités réelles de la B.A.D. ont enregistré un reflux en 1994: la distribution des crédits est passée de 3,9 milliards de dollars à 2,5 milliards. Les parts respectives des emprunteurs ont beaucoup changé entre 1989 et 1994: celle de l’Inde est passée de 23 à 4 p. 100; celle de la Chine de 2 à 32 p. 100; celle du Pakistan de 13 à 11 p. 100; celle des Philippines de 19 à 3,7 p. 100, tandis que montent en puissance le Bangladesh et le Vietnam.Compte tenu de l’émergence de la zone Asie-Pacifique dans l’économie mondiale, la Banque asiatique développe les techniques de concession qui impliquent le constructeur privé dans l’exploitation de son ouvrage (B.O.T. , build-operate-transfer ; B.O.O ., build , own , operate ), ainsi que les cofinancements parallèles ou conjoints avec les autres organismes multilatéraux. La question est en effet posée de la capacité de financement: les États actionnaires ne versent que 11 p. 100 en moyenne du montant officiel de son capital (48 milliards de dollars), même s’ils garantissent l’ensemble de ses emprunts sur le marché international.
Encyclopédie Universelle. 2012.